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dimanche 3 décembre 2023

Le canevas sans visage

Léona, 66 ans, infirmière-auxiliaire en retraite, veuve, mère et grand-mère a la dent et le cuir plutôt durs. La tendresse n’a jamais été son fort et ce n’est pas la vieillesse, dans laquelle elle glisse inexorablement, qui va l’inciter à mollir. Après avoir manié la seringue pendant des décennies et piqué la peau rude des mineurs des puits de Marles et de ses environs, la voici reconvertie dans la broderie, en train de couvrir de laine un canevas qui lui donne du fil à retordre.

« Qu’est-ce qui lui a pris aussi de se mettre à broder ce portrait, comme pour défier le temps et amoindrir le poids de la solitude ? Cela lui ressemble si peu cette occupation de bonne femme. »

Ce qui la caractérisait, au temps de sa splendeur, quand elle entrait chez un patient, torse bombé et seins en avant, c’était sa froideur, sa brutalité, son manque d’empathie, son instinct de femme autoritaire et déterminée et une certaine animalité à laquelle elle donnait libre cours lors de ses ébats furtifs, et vite expédiés, avec le gros et libidineux docteur Caudron.

« Quel beau salaud, quand on y songe. Leur histoire, si on peut appeler cela une histoire, avait duré jusqu’au début de l’année 1953. Léona avait alors quarante-cinq ans et son tour de poitrine ne suffisait plus à faire oublier son tour de taille. »

Ses doigts brodent un portrait de mineur mais ses pensées sont ailleurs, tournées vers les hommes de sa vie, à commencer par François, son mari, « un doux, une sorte d’intellectuel, qui se révélait plus à l’aise le nez plongé dans les livres que l’œil pendu dans le décolleté des femmes », François, mort en février 1968, puis Caudron, l’ultra rapide, puis Monsieur Alphonse, l’amant précautionneux. Dans son entourage immédiat, il y a également Daniel, son fils (qu’elle n’apprécie guère et qu’elle tient toujours plus ou moins sous sa coupe) et Pascal, son petit-fils (qui, selon elle, marche dangereusement sur les traces de son père). Tous ces hommes qui s’enchevêtrent dans son présent et dans sa mémoire l’accompagnent et la perturbent. Seul François, sans doute parce qu’il est le seul à ne plus être de ce monde, semble sortir du lot en éveillant en elle de tardifs regrets. Peut-être aurait-elle pu le sauver de sa septicémie si elle avait été un peu plus attentive ? Ou peut-être pas. Elle préfère pencher pour la seconde option.

Si Patrick Varetz brosse le portrait d’une femme rêche et revêche qui n’aime pas ses proches mais peut néanmoins se montrer généreuse, son récit va plus loin en s’ancrant au plus profond de cette région minière qu’il connaît parfaitement et dont il restitue des fragments d’histoire, s’attachant aux hommes, à la dureté de leur travail, aux maladies, aux accidents, aux répercussions que cela produit au sein même des familles et au lent déclin puis à la fermeture définitive des puits.

Léona (placé ici sous le regard d’un narrateur qui n’est autre que son petit-fils) ne parvient pas à finir son canevas, butant sur le visage du mineur qui y est représenté. Peut-être parce qu’elle n’a jamais pris le temps de s’attarder (ne perçant que leur peau, leurs fesses) sur les visages pourtant très expressifs de ces dizaines de milliers d’hommes (les gueules noires) qui ont passé une grande partie de leur (souvent courte) vie sous terre.

Les lecteurs des textes de Patrick Varetz retrouveront dans ce court roman plusieurs des personnages présents dans ses précédents livres. La grande fresque familiale, avec ses heurts, ses déflagrations, ses éclats coupant,s qu’il manie avec dextérité afin de les rassembler en un puzzle intime, littéraire et salvateur, se poursuit ici de belle manière.

Patrick Varetz : Le canevas sans visage, éditions Cours toujours

vendredi 5 février 2021

Deuxième mille

Depuis de nombreuses années, Patrick Varetz s’est engagé dans un projet poétique de grande ampleur qui lui est dicté par l’impérieux besoin qu’il a d’écrire, de noter, de saisir – à coups de poèmes courts, composés de trois ou quatre tercets – ce qui peut surgir à l’improviste et occuper momentanément sa pensée. Ces poèmes aux vers brefs, répondant à un tempo régulier, faisant parfois songer au blues, reliant les jours les uns aux autres, mis bout à bout n’en forment finalement qu’un.
En 2003, après avoir conçu pendant quatre ans un ensemble qui tient du journal et de l’exploration de soi – mais en s’évertuant à passer par les autres, père, mère, proches, poètes ou écrivains de prédilection – paraissait un Premier mille. Mille poèmes numérotés rejoints aujourd’hui par ce Deuxième mille qui l’aura accompagné pendant sept ans.

« oui tout cela peut paraître
aride ce second mille à la
suite du premier comment

imaginer la fécondité d’un
tel projet disons que nous
traversons une période de

tension les pires craintes
se regroupent le propos se
densifie mais les forces de-

meurent contenues »

Ce qui se dit, se lit dans ce volume tourne autour du matériau autobiographique tout en allant bien au-delà. On y retrouve les thèmes que l’écrivain développe dans ses romans : la présence du père honni, de la mère (décédée) psychologiquement fragile, la colère qui s’empare de lui ou son pendant, la résignation, le ressassement, le sentiment d’imposture qui l’envahit, les multiples esquisses d’un autoportrait en idiot patenté, les voyages vers le soleil, le bleu du ciel et bien sûr la force vitale qu’il faut réactiver et déployer pour tenir le fil de l’écriture. En proie au doute, il ressent une perpétuelle sensation de vide et essaie de la combler (en partie) en donnant corps aux poèmes.

« s’abrutir de mots et
de chaleur avaler re-
cracher les livres tu

entres dans le bleu
entre deux mauvais
rêves l’insomnie se

prolonge tu respires
dans les mots dans
le bleu tu l’épuises l’

après-midi à dormir »

Il n’adopte jamais un ton plaintif mais agit au contraire avec une certaine hargne, désireux d’en découdre avec lui-même, posant le mal-être sur la feuille blanche et appuyant là où ça blesse, là où ça suinte. Il se tutoie, se rudoie et convoque ses compagnons les plus précieux, les mots. Qu’il aiguise, qu’il frotte les uns contre les autres, qu’il assemble avec dextérité. Peu à peu, une rythmique lancinante se met en place. Qui emporte le lecteur, l’aide à sinuer et à se familiariser avec cette étrange construction (véritable work in progress), vivante, monumentale, hautement poétique, ce long mille-pattes qui circule de page en page, conduit par son concepteur.

« comme tout cela est fragile
si l’ambition était un chien
lancé sur tes traces jamais

il ne pourrait te retrouver
tout te traverse y compris
l’affection et rien ne saurait

remplir le vide et le mépris
qui t’habitent oui c’est vrai
que tout cela est fragile »

Patrick Varetz n’est pas seul à bord. Il sait qu’il ne pourrait tenir en solo. Qu’il serait alors en précaire compagnie. L’acte d’écrire passe là encore par les autres. Qui sont triés sur le volet de ses affinités. Et qu’il célèbre en leur consacrant des séries de poèmes. Apparaissent ainsi, au fil de l’écriture, Villon, Mallarmé, Emily Dickinson, Fanny Chiarello, William Cliff, Lawrence Ferlinghetti, Omar Khayyam, Dominique Quélen (ami proche et "poète émérite", bien vivant, dont il célèbre la mort par anticipation en lui dédiant une élégie) et beaucoup d’autres, certains, certaines plutôt, n’écrivant pas mais l’ayant durablement marqué. Tous habitent, à un moment donné, quelques uns de ses mille poèmes. Il les célèbre, les imite, bouge, s’énerve, s’entretient avec eux, s’initie au vin avec l’un, à l’usage de la corde avec l’autre, donnant toujours plus d’ampleur et de résonance à ce livre dense où vibre une voix, à nulle autre pareille, qui s’inscrit pleinement dans le vaste champ de la poésie contemporaine.

 Patrick Varetz : Deuxième mille, éditions P.O.L


mercredi 5 septembre 2018

Rougeville

Quand il décida, vers 1976, de quitter Rougeville, où il avait passé son enfance et son adolescence, Patrick Varetz entendait ne plus jamais y remettre les pieds. Les circonstances ont fait qu’il n’a pas pu tenir sa promesse. La dernière fois qu’il s’y est rendu, c’était en 2010, lors du décès de sa mère. Aujourd’hui, il y retourne à nouveau mais sans se déplacer physiquement. C’est une promenade virtuelle qu’il s’offre, et ce grâce à Google Street View. Il sillonne ainsi la ville à son aise, posté derrière l’écran, faisant retour sur ces lieux et sur lui-même.

La vie qu’il a mené durant les années qui ont suivi son départ n’a pas été à la hauteur de ses espérances. Ce fut, bien au contraire, une période où il ne s’est jamais senti en règle avec lui-même. Il en a nourri un sentiment d’imposture. Il se remémore, sans se ménager, son parcours en dents de scie tout en arpentant les rues d’une cité qui s’est inexorablement dépeuplée et appauvrit après la fermeture de la mine. Les commerces de proximité ont disparu au profit des grandes surfaces. Des écoles ont été rasées, des maisons détruites, des cafés fermés. Le centre s’est vidé en même temps que les modestes comptes en banque. La peur s’est installée dans les têtes, tout comme le repli sur soi. Le rouge (des communistes qui étaient élus à la mairie depuis des lustres) a dangereusement bruni.

« Les crises se succèdent, leurs effets s’additionnent, et la contamination gagne. Comment pourrait-il sérieusement en être autrement ? Dois-je vous rappeler les scores réalisés par l’extrême droite lors des trois dernières élections ? Autrefois, on vous envoyait au fond de la mine – parfois dès votre plus jeune âge – et le maigre salaire que vous en rapportiez, tous les quinze jours, servait à alimenter l’économie locale. Mais qu’en est-il à présent, quand il y a de moins en moins de travail et aucune perspective ? »

Celle qui s’exprime ainsi, c’est la seconde voix du livre, celle de la ville. Elle retrace, entre faits avérés et légendes, un passé qui tranche avec sa décrépitude actuelle. Pendant ce temps, le narrateur poursuit sa déambulation. Il retrouve ici l’église où eurent lieu les obsèques de sa mère et où se trouverait la crypte de la famille de Rougeville, là le cimetière où sont enterrés ses grands-parents, ailleurs la rue où habite toujours ce père qu’il ne voit plus. Chaque zoom le renvoie à une histoire (la sienne) qui a débuté ici et qui y est indéfectiblement liée.

« Passé la quarantaine, je m’étais finalement mis à écrire de la littérature avec les mots d’un autre. Chaque phrase que j’alignais à la suite des précédentes, avec le sentiment d’avancer au jugé, venait résonner étrangement à mon oreille (comme une langue inconnue). »

Au fil de sa promenade, ponctuée de fréquents retours en arrière, Patrick Varetz aborde également la matière même de ses romans - publiés chez P.O.L. - (« je prenais un malin plaisir à retourner fouiller parmi les ténèbres de mes origines »), revient sur son inclination à se sentir étranger à lui-même en dévoilant tout (« la faiblesse de caractère de mes parents, leur propension au renoncement et à la défaite, la violence et la folie qui marquaient leur destin ») et rappelle ce qu’il s’interdisait alors (« c’était de situer l’action à Rougeville, tant j’étais convaincu que l’évocation de ma ville natale ferait figure de lieu commun »).

Il se rattrape on ne peut mieux puisque Rougeville, territoire intime qui, géographiquement, n’existe guère – mais qui ressemble sans doute beaucoup à Marles-les-Mines, son vrai lieu de naissance – a bel et bien, désormais, une existence littéraire.

Patrick Varetz : Rougeville, éditions La Contre Allée

mardi 23 mai 2017

Sous vide

À la fin de Petite vie, son précédent roman, qui lui-même succédait à Bas monde, Patrick Varetz laissait Pascal Wattez, son double, en proie à ses premiers émois sexuels. Il les vivait en compagnie d’enfants de son âge. Il avait alors dix ans. C’était peu après mai 1968. Il découvrait l’inconnu des corps et cela le sortait momentanément de l’étouffoir familial, ce huis clos insensé qui était le sien depuis son plus jeune âge, coincé entre son « salaud de père » et sa « folle de mère ».
On le retrouve vingt ans plus tard. Début des années 1990. L’emprise de ses géniteurs ne s’est pas vraiment desserrée.

« Je demeure sec, privé de l’essentiel, égaré à l’endroit du cœur, le ventre habité par une fringale idiote. Le nez enfoncé entre les oreillers, il me suffit de relever le front pour – aussitôt – entendre aboyer mon salaud de père. »

Il vit seul. Travaille pour Blanc, un type qui le paie bien, qui se balade entouré de gens branchés, qui lui demande – l’appelant parfois en pleine nuit – de rédiger des textes pour vanter les qualités de tel ou tel produit. L’argent (liquide) coule à flot mais le narrateur s’en fout. Les billets, il les disperse, les abandonne entre les pages de ses livres et les oublie. Il adopte la même méthode avec les feuilles bleues que les huissiers glissent régulièrement sous sa porte. Les impératifs matériels le rebutent. Il ne règle pas ses factures. N’ouvre plus sa boîte aux lettres. Connaît l’apathie sur le bout des doigts. S’ankylose, se laisse aller. Vit par intermittences. Un jour au présent. Et le suivant au passé, se souvenant qu’à 17 ans, il a réussi à s’extraire de l’univers parental, partant à l’aventure et usant de psychotropes pour égayer un quotidien foutraque.

« Un sentiment de vide, impossible à contenir, s’élargit brutalement en moi. Je ne démontre aucun courage. L’exemple calamiteux de mes parents me laisse inachevé, entre deux âges, et je perds pied à mesure que je crois m’éloigner d’eux. Il n’y a guère qu’envers les psychotropes que je développe un semblant d’assiduité. »

Écrire des textes de commande l’aide à occuper sa tête et ses journées mais son corps n’y trouve pas son compte. Il aimerait bien exulter et assouvir ses pulsions. Le souvenir de Claire, amie qu’il n’a pas revu depuis longtemps, le hante. Une nuit, il l’appelle sur un coup de tête, lui laisse un message maladroit. Auquel elle répondra quelques jours plus tard. Déclenchant une rencontre. Puis une autre, et d’autres encore. Ce sera le début d’une irrémédiable et vertigineuse descente. Le grand vide qui les habite tous deux va les aspirer vers le bas. Dérégler définitivement des mécaniques déjà mal en point. La folie rôde. Claire va disjoncter après quelques mois de vie commune. Leurs ébats sexuels, à la fois crus et rugueux, pratiqués dans des lieux improbables (y compris à la clinique, en tenant d’une main la potence de la perfusion) ne seront pas de ceux qui apportent équilibre et apaisement.

Au delà de l’histoire – rude – il y a l’écriture. Et celle de Patrick Varetz est étonnante de maîtrise. Ses phrases courtes claquent et se succèdent, alimentant une narration tendue qui se maintient en permanence sur la crête de la vague. Elle ne se désunit jamais. Venant du ventre et des tripes, elle est soutenue par une langue exigeante, riche, nerveuse, extrêmement convaincante.

Patrick Varetz : Sous vide, éditions P.O.L. (224 pages, 15 €)

"Le Matricule des anges" a consacré la une et le dossier de son N° 180 (février 2017) à Patrick Varetz.

lundi 15 février 2016

Petite vie

Il a dix ans et préfèrerait disparaître sous les draps. Il les entend qui s’affrontent derrière la cloison qui sépare sa chambre de la leur en imaginant aisément, paupières closes et respiration bloquée, ce qui se passe tout à côté. Il connaît par cœur la bande-son qui accompagne leurs ébats. Lui, le père, le gringalet, doit être en ce moment couché sur la mère, en train de gigoter et de se retenir. Et elle doit sûrement le laisser venir en l’encourageant petitement (Ah ! Oh ! Ah !) tandis qu’il ne peut s’empêcher de l’insulter (Ferme-la, putain !), conscient qu’elle ne tardera pas à le désarçonner et à l’éjecter avant même qu’il aura commencé à jouir.

« Leur petit manège, malgré qu’il soit et depuis longtemps ritualisé, semble s’accomplir une fois de plus dans la précipitation, le plus savant désordre. Il leur faut, à tous les deux, se libérer des tensions et des rancunes trop longtemps accumulées. »

Ces tensions, ancrées au plus profond de ces deux êtres fêlés, déboussolés et dépressifs, s’expriment au quotidien avec comme unique spectateur l’enfant qui, bien que ne possédant pas ("en théorie - en théorie seulement") "le bagage ni le langage pour appréhender" la situation, dresse néanmoins, et posément, de terrifiants portraits à charge de ses géniteurs. Il y a d’un côté "Daniel, mon salaud de père" et de l’autre "Violette, ma folle de mère". Violée à la sortie d’un bal au bord d’une rivière puis prise peu après, "en catastrophe", sur un banc de gare par celui qui allait devenir son mari, elle a perdu la raison après s’être en partie vidée de son sang, trois jours après qu’elle eut accouché de ce fils unique.

« Il la bat devant moi, trop heureux – sans doute – de m’offrir une nouvelle démonstration de son petit pouvoir. »

En fait de pouvoir, cet homme (qui frappe aussi bien sa femme que son fils) en est tout simplement dépourvu. Sa santé est mauvaise. Son physique délicat. Son appartement a été payé par sa belle-mère, une ancienne infirmière qui débarque à l’improviste, menant son petit monde à la baguette. Quant à son gagne-pain (un emploi dans une usine de pétrochimie qui fait qu’il dégage, en permanence, une puanteur insupportable), il le doit à Caudron, le médecin de famille, inquiétant personnage qui rôde en périphérie et qui surveille de près la maladie respiratoire qui lui mange le souffle. Il lui offrira d’ailleurs bientôt, jouant à l’homme providentiel jusqu’au bout, un long séjour à l’hôpital.

« Je vais mourir. C’est tout ce que mon pauvre salaud de père paraît en mesure de rétorquer. Asphyxié depuis le réveil, il a prononcé cette phrase une bonne dizaine de fois, jusqu’à en évacuer le sens. »

C’est un remarquable huis-clos, avec plongée dans les ténèbres de l’âme humaine, vu à travers le regard d’un enfant, que nous invite à suivre ici Patrick Varetz. Son écriture est très efficace. Les incises brèves qu’il insère régulièrement au fil des phrases donnent beaucoup de corps, de précision et d’épaisseur au texte. Elles insufflent, de plus, un tempo lancinant à ce roman extrêmement fouillé. Au final, les innombrables dérives des deux adultes fracassés attisent toujours un peu plus l’envie (et la rage) de s’en sortir – d’une façon ou d’une autre, si possible par le haut – du petit narrateur. Qui reste - on le serait à moins - forcément méfiant.

 Patrick Varetz : Petite vie, éditions P.O.L.