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lundi 9 janvier 2017

Sad paradise

Kerouac revenait fréquemment sur ses origines bretonnes. Enfant, son père Léo ne manquait jamais de les lui rappeler. On les retrouve, parfois fantasmées, dans plusieurs de ses textes et tout particulièrement dans Satori à Paris, le roman qui relate son voyage à Brest, sur les traces de ses ancêtres. On sait qu’il rentrera bredouille, fatigué, esseulé, heureux de retraverser l’océan après ce périple brumeux et très alcoolisé qui eut lieu au printemps 1965. Ce que l’on sait moins, c’est qu’à la suite de ce voyage, et après parution du texte consacré à ce séjour épique dans deux numéros successifs de la revue Evergreen, un artiste breton, poète, musicien, chanteur et sculpteur, qui lisait Kerouac depuis déjà de nombreuses années, osa enfin entrer en contact avec lui. Il s’appelle Youenn Gwernig. Il vit à New York depuis la fin des années cinquante. Il a même pris la nationalité américaine. Le lien entre eux est d’abord la Bretagne.

« Quand je suis arrivé dans ce pays, j’ai acheté un de vos livres, Sur la route, juste parce que votre nom me rappelait le nom d’un lieu-dit, Kerouac’h, près de ma ville natale qui n’est pas loin de Quimper en Cornouaille. »

Kerouac lui répond rapidement.

« Oui, j’aimerais vraiment beaucoup te voir, lors de mon prochain voyage à New York City... J’aurais aimé aller à Kerouac’h avant d’écrire le livre... mais j’envisage de retourner en Bretagne, en voiture avec un ami, et de la visiter vraiment cette fois-ci. »

Au fil des rencontres et des lettres échangées, une amitié naît entre ces deux hommes qui ont à peu près le même âge et qui se sentent à l’étroit dans un monde réel bien trop petit pour pouvoir satisfaire leur besoin de grand large. Ils veulent vivre et vibrer, plus ardemment, plus intensément. Leur correspondance est à ce titre très explicite. Elle durera trois ans et ne s’arrêtera qu’avec la mort en octobre 1969 de celui que l’on surnommait Memory babe, en référence à cette phénoménale mémoire qui ne le lâchait jamais.

Ce sont ses dernières années qui sont ici évoquées, non seulement par écrit mais aussi à travers le regard et la sensibilité du photographe René Tanguy. Celui-ci a remarquablement saisi l’esprit de l’écrivain. De Lowell, Massachusetts à Brest en passant par New York ou St Petersburg, Floride, ultime lieu de résidence de Kerouac, il multiplie les prises de vue avec pour seule ambition le désir de laisser se croiser deux itinéraires prompts à transmettre une irrésistible envie de départ à qui accepte d’entrer en contact avec ces paysages urbains, maritimes, ferroviaires ou forestiers qui les traversaient en permanence.

Tout y est. La ville qui glisse dans la brume, les fins de soirées piquetées de lumières, les enseignes vives qui clignotent au-dessus des motels, l’intérieur bleu nuit d’un bar fermé, les pierres noires et rudes prises d’assaut par une mer en furie, les feux arrières des voitures qui disparaissent au loin, les bateaux pris dans la tempête, le v des oiseaux migrateurs zébrant un ciel blanc... Et les ruelles pavées et luisantes des communes endormies du centre Bretagne, les arbres tordus d’une forêt qui est peut-être celle du Huelgoat, là où un autre voyageur, Victor Segalen, fut retrouvé mort. Sans oublier les ponts, les palissades, les voies de chemin de fer, les immeubles de banlieue, le cimetière dans la neige et l’inévitable berline abandonnée, coffre ouvert et roues démontées, dans un garage de fortune.

Le livre (dont le titre est emprunté à un poème de Ginsberg) est superbe. Il incite au voyage. Les lettres, reproduites en fac-similé, sont traduites en fin d’ouvrage. Il donne envie de relire (encore et encore) Kerouac qui tenait Gwernig en grande estime. « Je crois que tu es le seul homme que je connaisse aujourd’hui dont la conversation et la présence sont un cadeau », lui écrivait-il le 19 juillet 1967. Il permet aussi de mettre enfin en lumière cet homme discret et malicieux, auteur, entre autres titres, de La Grande tribu (Grasset, 1982), qui a mené sa vie sans jamais s’enorgueillir d’avoir eu un ami si célèbre. Lors d’une visite chez lui, à Locmaria-Berrien, en 1998 (en compagnie d’Alain Jégou pour la préparation du livre collectif Kerouac city blues), il nous parla avec retenue de leurs rencontres régulières, de ces week-end agités, se souvenant entre deux rires de quelques anecdotes, disant également que l’auteur de Sur la route dormait peu et lui téléphonait souvent en cours de nuit, passant un temps fou en ligne. Il nous montra pour finir les fameux numéros de la revue Evergreen.
Les derniers mots reviennent à Stella, la veuve de Jack Kerouac, écrits quelques jours après la mort de celui-ci, dans une lettre adressée à l’ami qui avait, peu avant, quitté les États-Unis pour revenir vivre en Bretagne (où il décédera en 2006) :

« Il buvait beaucoup, nous le savions tous. On le croyait quand il disait qu’il savait quand s’arrêter.
C’était un petit garçon qui refusait de grandir. Et pourtant il avait tellement de projets pour l’avenir. Jusqu’à la fin, il disait qu’il allait retourner à Lowell, visiter la Bretagne, découvrir l’Europe et se construire une maison dans les bois de Nouvelle-Angleterre.
Ce fut très soudain, pour lui comme pour nous. Les médecins ont tout fait pour le sauver et jusqu’au bout il s’est battu comme un tigre pour vivre. »

Sad paradise, la dernière route de Jack Kerouac, photographies de René Tanguy, lettres de Jack Kerouac et de Youenn Gwernig, traductions de Annaig Baillard-Gwernig, textes de présentation de Jean-Luc Germain, éditions Locus Solus.

vendredi 27 juin 2014

Un truc très beau qui contient tout

Pour Jack Kerouac, qui le rencontre pour la première fois en décembre 1946, Neal Cassady est d’abord ce jeune type venu du Colorado (où il est « né sur la route, dans une bagnole ») qui écrivait à leur ami commun, Hal Chase, étudiant à l’université Columbia de New York, des lettres qui passaient de main en main. Tous découvraient avec surprise une écriture originale. Celui qui les rédigeait, « jonglant jusqu’à épuisement avec le langage », débarquait dans leur vie auréolé d’une réputation particulière. Il avait, disait-on, déjà volé cinq cents voitures et séduit autant de femmes. C’était, depuis ses quinze ans, un as du billard, un parfait tricheur aux cartes, un footballeur multipliant les passes en pleine course, un gigolo à ses heures perdues et un conducteur adepte des virages les plus serrés. Orphelin de mère, il vivait dans la rue avec son père, un clochard alcoolique. C’était également un grand lecteur, familier des bibliothèques. Il désirait devenir écrivain, tout comme ceux qui le lisaient. Ce que tous cherchaient confusément, la fougue, la spontanéité, la révolte contre l’Amérique consumériste et l’utopie, le rêve, l’envie des grands espaces, ils le trouvaient réunis de façon magistrale dans ces lettres fulgurantes. Celui qui donnait de ses nouvelles en conduisant son texte à cent à l’heure vivait bien plus intensément qu’eux.

« Je ne fais qu’obéir à ce qui me gouverne, à savoir l’émotion pure. »

En 1944, Neal Cassady a dix-huit ans. Il est incarcéré à la maison de correction de Buena Vista, Colorado, suite à un énième vol de voiture. Il travaille à la laiterie, ce qui lui permet de bénéficier d’une remise de peine (de cinq jours par mois), et écrit régulièrement à Justin Brierly, un avocat et professeur d’anglais de Denver qui a aidé de jeunes adolescents délinquants à aller étudier à Columbia. Il lui décrit son quotidien, s’arrête sur les livres lus, parle de ses projets et passe déjà d’un sujet l’autre avec une virtuosité qui ne fera que s’affirmer et qui va bientôt impressionner Kerouac. Celui-ci est fasciné par cette écriture concise et rapide, par le flux très prenant qui s’en dégage, par la rareté de la ponctuation et la vie impulsée phrase après phrase par celui qui, curieusement, semble toujours minimiser l’impact de ses lettres. Il veut encore améliorer la percussion de son texte, coller à la réalité, accorder ses mots à sa pensée en gagnant toujours un peu plus en cadence. Ses considérations sur l’écriture amènent Kerouac (qui essaie justement de tendre vers un monologue plus soutenu) à revoir sa manière. Ce que lui révèle le futur héros (le Dean Moriarty) de Sur la route est inestimable. Pendant des mois, il s’entraîne à augmenter son débit de parole et à tenir son imagination en alerte pour que naissent en son être profond des sensations jamais encore détectées. Il parvient ainsi à ce « parlé phrasé » qui lui sera propre, avec adéquation parfaite entre respiration du texte et tempo syncopé du be-bop (tous deux vénèrent le jazz).

« Il faut, je crois, écrire quasiment comme si on était le premier au monde à dire humblement et sincèrement ce qu’on a vu et vécu, aimé et perdu ; nos pensées du moment et nos chagrins et nos désirs ; et tout ça en évitant soigneusement les lieux communs, l’utilisation vulgaire de mots rebattus et trucs de même acabit. »

Les lettres de Neal Cassady publiées par les éditions Finitude sont adressées tant à ses amis écrivains (Jack Kerouac, Allen Ginsberg, John Clellon Holmes) qu’à ses femmes (il se marie trois fois durant les six années ici évoquées). Elles dressent un véritable autoportrait du personnage le plus mythique de la Beat Generation. Son charisme, son hyperactivité, son constant besoin de transgresser les bonnes manières, sa révolte, sa soif de liberté, son appétit sexuel quasi insatiable, son feu intérieur, son besoin de bouger, de voyager, son addiction aux drogues, ses galères, son travail de serre-frein aux chemins de fer, ses séjours au Mexique, ses haltes vitaminées chez les Burroughs, sa sensibilité et ses moments dépressifs sont autant de lignes de force développées avec fougue et réalisme.

 Neal Cassady (1926-1968) se montre tel qu’il est. Pas de faux semblant, pas de triche, pas de tabou. Le livre (qui n’est que le premier volume de son œuvre épistolaire) offre une vision assez précise de l’époque. On croise tous les protagonistes d’un mouvement littéraire qui en était alors à ses prémices. C’est un document indispensable pour suivre enfin, et longuement, cet autodidacte qui se voulait écrivain et qui l’est assurément, par fragments, au fil de sa correspondance, approchant des sommets dès qu’il se met à reconstituer point par point, introduisant dialogues et personnages, des scènes de vie intenses. C’est ce vécu immédiat, transcrit avec fracas, sans aucune manigance littéraire, qui emporte.

« J’ai eu l’idée du style spontané de Sur la route en voyant comment ce bon vieux Neal écrivait ses lettres : toujours à la première personne, une écriture rapide, folle et pleine de détails, comme une confession. » (Jack Kerouac)

Neal Cassady : Un truc très beau qui contient tout, lettres 1944-1950, traduit et présenté par Fanny Wallendorf, éditions Finitude.

jeudi 8 juillet 2010

Livre des esquisses

Entre l’été 1952 et la fin de l’année 1954, Jack Kerouac a écrit sur de petits carnets qu’il gardait en permanence dans sa poche de chemise des centaines de notes. Ces fragments, ces esquisses prises sur le vif redonnent vie, en quelques mots, à un tas de choses, scènes, situations saisies en un clin d’œil. Ce peut être un paysage, un morceau de conversation, une réflexion, une citation, la couleur d’un ciel, une grange ouverte, un chariot renversé, l’odeur du foin, le choc d’une locomotive arrivant en bout de voie…

" La terre altérée puis
rafraîchie exhale un
soupir frais de concombre
mêlé à des vapeurs de goudron & limon
de bois moisi. "

Ces notes sont jetées sur le papier tout au long des périples effectués par l’auteur, d’abord à travers les États-Unis (qu’il sillonne d’est en ouest) mais aussi à Mexico, Montréal, Tanger, Londres, Avignon, Paris… Kerouac les rédige très vite en faisant toujours en sorte que ces poèmes brefs – ses esquisses – portent en eux un précipité de vie doté d’une grande énergie. Le regard est constamment sollicité. C’est lui qui alerte les autres sens. Lui encore qui mêle vue et vision pour trouer tel ou tel talus, ou palissade, ou rangée d’arbres pour ouvrir chaque lieu (la prairie, la montagne, le bord de l’eau) et préparer à la poursuite du voyage.

" Colorado – vieille grange,
rouge – tas de planches sèches,
tonneaux, pneus, cartons –
vent sec, criquet sec dans
l’herbe brune – épave de vieux
camion Modèle T – Le vent
chante tristement à travers son tableau
de bord - & à travers les planches
de bois de parquet – "
En moins de deux ans, Kerouac va remplir une quinzaine de carnets. Pris par d’autres projets, il va un temps les laisser de côté. Puis les ouvrir, les battre (comme on le ferait d’un jeu de cartes) et les taper à la machine en 1959. Du coup, l’ordre chronologique disparaît. Les carnets sont donnés à lire tel que l’auteur le voulait : en zigzag, en désordre, au gré des flâneries, des balades au long cours, au hasard des rencontres et des escales. Il note, entre prose et poème spontané, tout ce qu’il voit, sent, effleure et pense lors de ses différentes traversées du continent américain. L’évocation de sa famille intervient, comme souvent chez lui, à l’improviste. Un détail dans le paysage ou un mot entendu lors d’un arrêt quelconque, dans une station-service ou à l’entrée d’un hall de gare suffit pour qu’apparaissent Gérard, le petit frère mort, Léo, le père, ex-imprimeur, enterré avec les siens à Lowell (Massachusetts) ou sa sœur Caroline.

" C’est la pensée de Nin
qui rend ce voyage si
triste – ma sœur ne m’aimait
pas, je ne le savais
pas –
Un breuvage amer à
Avaler, et doux au
Souvenir – La vie. "
Tous ceux qu’il a côtoyés, tous ceux qui entrent dans l’histoire de la Beat Generation en apportant avec eux leur façon d’être, d’écrire, de vivre, circulent dans ce livre. Le tour de table est rapide. Il y a là
" Burroughs le Patron de la Jungle –
Carr le Patron des Nouvelles
du Monde –
Ginsberg le Saint
Tremblant de la ville –
Cassady le travailleur
de la roue sur la
Terre & l’homme-aux-cons
Kerouac le Pèlerin
de la Douceur Fellaheen
Huncke : - le criminel branché
Joan Adams : - l’Héroïne
de la Génération branchée
John Holmes : -
L’ « écrivain » & « critique »
De l’Occident – anxiétés & torrents
de mots de la Civilisation aujourd’hui
– Solomon : - l’Énigme, Juif
Supérieur Mégapolitain. "

Si la route – et les souvenirs des virées nocturnes, de ville en ville, en compagnie de Neal Cassady – reste ici omniprésente, l’univers des trains apparaît également au centre de ces carnets. Kerouac y évoque son travail, celui d’un serre-freins œuvrant dans les dépôts de la Southern Pacific sans jamais réussir à tenir en place. Il lui faut bouger. Donner du mouvement à son corps, sa tête, son texte. Il le fait en s’évadant en deux, trois notes de l’atelier où s’écaillent de « vieux sabots de freins usagés & rouillés » pour saisir au dehors le souffle d’une locomotive qui fonce dans « la nuit profonde de Permanente », laissant les cimenteries, les zones industrielles, les cités endormies derrière elle et s’enfonçant encore un peu plus dans des paysages qui mènent tout à la fois vers la mer et vers l’aube.
" La nuit pas un
humain à la ronde, rien que des voitures filant sur
la grand-route, les rails miroitant,
cruels & froids au toucher,
légèrement collants de
la mort métallique, - lumières
des balises de l’aéroport, lointains
rugissements des jets dans les tunnels
de vent, ajustages claquant
au loin, avions transportant
la lumière d’Edison à travers les
étoiles et le fret des
Hommes-Machines. "

Rien ne semble lui échapper. Il capte et note de nombreux détails. Il passe rapidement de l’un à l’autre. Son texte bouge en permanence. Il lui donne, portée par la rythmique bop (ce fameux « bebop a - rebop » qu’il mit très vite en mouvement dans ses fragments puis dans sa prose), une respiration ample, soutenue et saccadée.
Le Livre des esquisses, publié en 2006 aux États-Unis, est traduit et préfacé par Lucien Suel, l’animateur de la Station Underground d’Émerveillement Littéraire et du blog Silo, qui fut, en France, l’un des premiers à publier, grâce à sa revue The Starscrewer, les poètes de la Beat Generation.

L’autre volet de la belle actualité Kerouac (1922 - 1969) est la publication chez Gallimard, plus de cinquante ans après celle, tronquée, de 1957, du rouleau original de Sur la route.
La version que nous découvrons aujourd’hui a été écrite en trois semaines, durant le mois d’avril 51. Ceux qui ont vu l’écrivain à l’œuvre à l’époque ont dit qu’il y avait des tas de carnets ouverts sur son bureau et qu’il martelait le clavier de sa machine à écrire sans relâche, tenant une cadence d’environ cent mots à la minute. Benzédrine et café lui permettaient de pianoter nuit et jour. Pour ne pas avoir besoin de changer de feuilles – et aussi pour simuler la route – il avait collé des dizaines de pages à la suite les unes des autres pour fabriquer un rouleau de papier long de 40 mètres. Ce manuscrit, proposé à Viking Press, son éditeur, n’a pourtant pas été accepté. On lui a demandé de le revoir, de couper certaines scènes jugées trop crues et de réorganiser l’ensemble en y insérant des chapitres. Ce que Kerouac, qui tenait à la publication, a fait.
Le rouleau a ensuite disparu de la circulation. Il a fini par être perdu et a réapparu, presque intact, lors d’une vente aux enchères chez Christie’s en 2001. Ironie du sort, ce sont les éditions Viking, celles-là mêmes qui exigeaient qu’il revoie sa copie, qui ont publié le texte intégral en 2007.
Le voici désormais disponible en français. L’évènement est de taille. Le rouleau n’a en effet pas grand-chose à voir avec la version que l’on connaissait jusqu’alors. Le livre dépasse les 500 pages. On y retrouve les noms réels des protagonistes. Les chapitres et les alinéas ont disparu. Le livre existe tel que Kerouac l’a conçu, d’un seul tenant, usant parfois de ces répétitions qu’il affectionnait tant et qui lui permettaient de jouer plus spontanément et amplement sur le rythme, l’oralité et les sonorités.
Peu après la parution du texte amputé en 1957, Allen Ginsberg avait prédit qu’un jour " quand tout le monde sera mort, l’original sera publié en l’état, dans toute sa folie ". C’est désormais chose faite.

Jack Kerouac : Livre des esquisses, traduction de Lucien Suel, éditions La Table Ronde & Sur la route, le rouleau original, traduction de Josée Kamoun, éditions Gallimard.
On peut retrouver Kerouac dans une vidéo où il s’exprime en français. Entretien réalisé par Radio Canada en 1967.